Etat d’esprit

Des tomes de Cantal Salers AOP rangées dans une cave de maturation

Destination … Loubejac.

C’est quoi vraiment la vie d’une famille d’agriculteurs aujourd’hui ? Qu’est-ce que ça implique aujourd’hui de fabriquer du fromage ? Est-ce que tout ce que l’on consomme provient forcément de grandes usines ou existe t’il des alternatives ?

Samedi matin, 6h20, je suis déjà levé depuis une demi-heure et je roule sur les petites routes du cantal en me posant toutes ces questions.

Le jour aussi est déjà levé, mais il fait froid et gris. C’est le genre de météo que tu apprécies particulièrement quand tu peux rester te prélasser sous la couette.

Mais ce matin là, je n’ai pas le temps de flâner. Je me gare sur le bord de la route dans le lieu-dit de Loubejac en bordure du grand corps de ferme et j’enfile mes bottes en caoutchouc. C’est un des instruments de travail principaux, m’a dit Félix en riant lors de notre première rencontre.

vue générale de l'étable pendant la traite des vaches.

Ce matin, j’ai donc rendez-vous avec Félix Troupel, Agriculteur et producteur de Cantal Salers AOP.

Lui, il s’est levé depuis bien plus longtemps que moi, et pour lui, c’est le quotidien.

Le retour à la terre.

La ferme des Troupel est dans la famille depuis 1924 – Presque 100 ans ! Elle est nichée à une altitude de 800 mètres, à la frontière entre le Cantal et l’Aveyron, entre les villages de Carlat et de Cros-de-Ronesque. Ce qui est surprenant, c’est que la ferme se trouve encore dans le secteur géographique autorisé pour produire du Cantal AOP Salers.

Une tranche de fromage cantal

Si aujourd’hui on y produit du Salers AOP, la production n’a pas été continue pendant 100 ans. Petit retour en arrière, en 2008 : C’est l’année où le père de Félix prend sa retraite. La ferme ne produit déjà plus de fromage depuis quelques années.

Quant à Félix, en 2008, il a suivi une autre voie, totalement éloignée de l’agriculture : il est à l’époque cheminot depuis 13 ans.

Rien à voir avec le Cantal !

Seulement, à la retraite de son père,  il a dû faire un choix : Que faire de la ferme ? Que faire des bêtes ? Et que faire des prés et des terrains ? La vente de ceux-ci est tout à fait possible, les terrains manquent et ils feraient le bonheur d’un autre agriculteur. La mise en location est aussi une option techniquement envisageable.

Mais, contre toute attente, c’est une autre option qui a été prise. Le genre d’option qui n’est pas de tout repos et qui demande un courage et un engagement au quotidien.

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Félix fait alors le pari de reprendre la ferme de ses parents. En 2008, il se met donc en disponibilité de la SNCF pendant un an et reprend l’activité en cours à l’époque à la ferme, à savoir la production de viande bovine. (système allaitant si on veut être précis)

Cependant, quelques années plus tard, sur les conseils de son père, Félix va transformer l’activité de production de viande par la production de Cantal. Bien entendu, la transformation ne s’est pas faite en un claquement de doigt.
Il faut alors remettre aux normes la fromagerie, réapprendre les gestes pour fabriquer du fromage et changer le cheptel qui n’est pas du tout adapté. C’est vrai que vu de loin, produire des vaches pour la viande ou pour faire du fromage, c’est quasiment la même chose. Quand on regarde le détail, c’est un tout autre métier.

La transition de l’exploitation et la relance de la fromagerie s’achèvera en 2017. Malheureusement le père de Félix n’aura pas la chance de voir l’achèvement du projet car il décédera un an avant la fin.

Pourquoi alors avoir renoncé à sa carrière de cheminot, un métier qualifié parfois de job « avec la sécurité de l’emploi » pour reprendre une exploitation agricole ? Pourquoi risquer de reprendre une activité dite saisonnière et soumise aux aléas climatiques ? Pourquoi vouloir affronter des incertitudes de revenus inhérentes au monde agricole ?

En entendant son histoire, je ne peux pas m’empêcher de lui demander pourquoi ; Pourquoi en effet avoir choisi le chemin qui semblait le plus difficile ? Félix me répond alors que se résoudre à vendre n’était pas possible. De plus, les enfants étaient motivés pour garder la ferme. Ils y ont toujours participé et même s’il n’étaient pas encore en âge de le faire, ils se voyaient perpétuer la tradition des grands parents.

Le pari était osé. Risqué même. Était-ce la bonne décision ? Finalement, les enfants de Félix sont-ils vraiment restés à la ferme ou bien sont-ils partis travailler ailleurs ? C’est quand même tentant les horaires de bureau, les week-end peinard, les congés payés et les samedi matin pluvieux sous la couette.

Allez ! Retour dans le présent, les deux pieds sur terre (dans les bottes) car ce matin, je rencontre une famille d’agriculteurs producteurs de Cantal Salers AOP.

Plongée dans le quotidien d’une famille d’agriculteurs.

Félix m’a donné rendez-vous entre 6h et 7h à l’étable. Il est déjà levé depuis bien plus longtemps que ça, mais les heures, c’est précisément ce qu’il ne compte plus trop aujourd’hui. Bien avant que j’arrive, Théo, Laurine et Félix sont partis chercher les bêtes pour les ramener à l’étable. La traite du matin, c’est à 6h et c’est tous les matins ! Les vaches produisent même le week-end.

L'agriculteur vérifie le niveau de remplissage du récipient de récolte du lait.

De plus, la production de fromage Salers impose un cahier des charges strict : Le lait doit être transformé en fromage sur le lieu même de la récolte. Donc pas de transport en camion vers une coopérative.

Enfin, il ne peut pas être stocké au froid et réchauffé pour être employé plus tard : Donc deux fois par jour, les 50 vaches sont traites et le fromage doit être fabriqué dans la foulée.

Tous les jours, deux fois par jour, entre le 15 avril et le 15 novembre, ce sont les mêmes gestes qui sont répétés.

Tout commence donc par la récolte du lait à la ferme très tôt le matin. Ce que l’on imagine pas, c’est que la fabrication du fromage commence très discrètement dès le moment où le lait est récolté. En effet, pendant la traite, le lait est récupéré dans des barriques de bois appelées « Gerles ».

Le récipient de récupération de la traite du lait est presque plein.

Pour l’AOP Salers, on s’interdit d’utiliser un tank à lait en acier inox car la gerle a des propriétés cachées : le bois de châtaignier dont elle est conçue va ensemencer le lait avec les micro-organismes contenus dans les fibres du bois. Ces micro-organismes vont participer à donner au Salers ce goût si caractéristique.

D’autre part, le bois facilitera aussi le maintien en température du lait. Finalement, ce n’est pas pour rien que l’utilisation de la gerle est imposée dans le cahier des charges AOP Salers.

Il est tout juste 8h00 et pendant que Théo va s’occuper de ramener les bêtes à la pâture et préparer l’étable pour la future traite du soir, Félix et Laurine changent de tenue pour se retrouver dans la fromagerie.

Dès la fin de traite, le lait y est emmené sans tarder car il faut l’employer très rapidement. Une des clefs de la réussite de la fabrication, c’est sa température : Trop froid ou trop chaud, le lait ne caillera pas correctement et la qualité du fromage sera directement impactée.

La première étape dans la fromagerie est donc l’emprésurage du lait directement dans la gerle. La présure est ajoutée pour que le lait caille. En à peine moins d’une heure, le lait contenu dans la gerle prendra alors la consistance d’un yaourt géant.

Cependant, pendant cette heure de pause, Laurine et Félix n’auront pas de temps à perdre : Ils vont devoir s’occuper de la production des jours précédents.

Ils commencent donc par « faire de la place » en retirant les tomes qui sont finies de presser et qui vont prendre le chemin de la cave d’affinage. Les autres tomes qui ne sont pas encore suffisamment sèches sont retournées et remises sous presse. Il reste encore à s’occuper des morceaux de tomes qui n’ont pas encore été moulées : Ces morceaux sont pesés, broyés et salés et mis en maturation. Enfin, le précédent mélange de tome broyé et salé sera tassé dans un moule et mis sous presse. Il sera lui aussi retourné plusieurs fois et pressé à plus de 600 kg et deviendra dans quelques jours un fromage d’environ 50 kg qui prendra lui aussi la direction de la cave d’affinage.

On prend alors conscience que lait récolté aujourd’hui commence une lente transformation qui va durer plusieurs jours dans la fromagerie et qui continuera pendant plusieurs mois en cave d’affinage avant d’arriver sur un plateau de fromage.

Mais pour l’instant, c’est le moment de s’occuper du lait caillé. Au bout d’une petite heure, Laurine et Félix entament de séparer le caillé du petit-lait. A l’aide d’un tranche-caillé, ils vont mixer de haut en bas le caillé pour le « découper ». Les mouvements sont fluides, la chorégraphie est lente, le fromage mérite qu’on y accorde du temps. Le tranche-caillé va permettre de créer des « grains » de fromage qui seront rassemblés dans le fond de la gerle, tandis que le petit-lait en surface sera écopé.

Laurine et Félix transfèrent alors la tome fraîche qui reste au fond de gerle dans une presse afin d’en sortir tout le petit lait qui y est encore contenu.

La tome sera pressée, découpée en gros cubes, mélangée et pressée à nouveau pendant toute la matinée jusqu’à atteindre le bon taux d’humidité. Le petit-lait qui est très abondant en début de presse va se faire de plus en plus rare au fil du temps.

Quand les morceaux de tome issus de la traite du matin sortent de la presse, ils sont mis au repos à maturer. Ils seront alors employés dans quelques jours pour y être à leur tour pesés, broyés, salés et moulés. En attendant, la fromagerie est déjà remise en ordre pour accueillir la traite du soir qui arrivera dans à peine quelques heures.

Il n’y a pas de temps mort dans la fabrication du Salers. Juste un cycle qui commence mi-avril et qui finit mi-novembre.

Quel avenir ?

Quand on demande à Félix s’il regrette ses choix, il sourit. C’est vrai que le pari de reprendre la ferme était osé. Mais si c’était à refaire, il le referait. D’ailleurs, les enfants viennent de rejoindre le GAEC familial. Ce n’était pas « juste » un rêve d’ado éphémère vite oublié ; C’est devenu un vrai engagement.

Laurine, sa fille, vient de terminer ses études au lycée Agricole alors que Théo, son fils, a fini sa formation en Maison Familiale Rurale.

Leurs diplômes en poche, la tête sur les épaules, ils sont là, tous les jours avec les parents, Félix et Cécile pour perpétuer la tradition de la fabrication du fromage Salers AOP.

L’histoire ne s’arrête pas là. Elle ne fait que commencer d’ailleurs car ils ont des défis à relever, et notamment d’arriver à moderniser par touches successives l’exploitation tout en conservant la tradition de la fabrication du Salers AOP exceptionnel.

Quand on achète un morceau de fromage, on a pas la moindre idée de l’engagement des femmes et des hommes qui œuvrent en coulisse pour perpétuer les traditions. Un grand merci à Félix, Laurine et Théo de m’avoir fait partager, le temps d’un matin, un moment de leur vie faite d’engagement, de passion et de courage.

3 agriculteurs sur le seuil de leur étable.

Voir toutes les images.


Post-scriptum : et si j’écrivais votre histoire ?

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Rencontre au pays du Cantal Salers AOP Lire la suite »

Mettre sa photo sur un CV ou Linkedin n’est pas toujours anodin. C’est même un vrai souci pour beaucoup. Comment surmonter sa crainte d’être pris en photo ? Comment surmonter la crainte de déposer sa photo sur un site internet à la vue de tous. Comment faire quand on a pas le dernier appareil Canon / Nikon pour se photographier ? Vous vous êtes reconnu dans un des cas ?

Dans cet article, je vous donne des astuces pour que dans quelques minutes, vous sachiez quoi faire et comment le faire pour résoudre l’anonymat de votre profil Linkedin.

Les points suivants seront abordés :

  • Qu’est-ce qu’une bonne photo pour un CV ou un profil Linkedin
  • Pourquoi on aime pas la séance photo
  • Comment paraitre naturel
  • La partie technique / lumière
  • Quel matériel est totalement indispensable
Capture d'écran d'un profil Linkedin
Mon ancienne photo de profil : beaucoup d’erreurs dans cette photo

Qu’est-ce qui fait une bonne photo pour un profil Linkedin ou un CV ?

Nous allons nous attarder quelques instants sur ce qui fait une bonne photo pour Linkedin ou pour un CV.

Ce qui compte dans notre cas, se sont les points suivants

  • voir la personne : on veut vous voir, voir votre visage, vos yeux et votre expression.
  • On ne veut voir que vous : C’est vous qui êtes important.
  • Il faut que vous soyez détendu et naturel, donc on ne vous veut pas pas crispé, pas de sourire figé et pas de photo d’identité style photomaton.
  • Il faut donner confiance : cette image doit donner envie de vous rencontrer, mais vous rencontrer tel que vous êtes ; et pas tel que vous auriez aimé être dans une autre vie.-> je commence à insister dès maintenant sur ce point 🙂 .

Oui, c’est bien à ça que vous devez arriver : une photo qui vous représente, tel que vous êtes et qui soit naturelle. Rien de plus. Mais pour le moment, vous ne savez pas encore comment on fait. J’y viens en supprimant de votre route les mauvaises idées et les fausses pistes (comme celle qui vient juste après)

Le cas de la photo d’identité style photomaton :

Vous avez une photo qui reste suite à la création de votre carte d’identité récente. Ce serait franchement tentant de l’utiliser. Alors, certes, sur la photo d’identité, on va vous voir, bien de face et de manière très reconnaissable et tout seul. Mais cette image est tout sauf ressemblante de votre personnalité. Les instructions du photomaton sont claires : pas de sourire, pas d’expression, rester neutre. De plus, il faut savoir que chez la plupart des gens, le visage n’est pas exactement symétrique. Un œil légèrement plus haut que l’autre, le nez qui part vers la gauche ou la droite, la bouche pas tout à fait horizontale…. Et qu’on se rassure, c’est comme ça chez quasiment tout le monde. Donc, le fait de se faire prendre en photo pile en face va révéler ces petits défauts que dans la vraie vie personne ne remarque. Et on ne les remarque pas car nous bougeons sans arrêt. Donc, oui, oubliez votre photo d’identité, ce n’est pas une bonne idée.

photo d'identité

La plus grosse difficulté que vous allez donc rencontrer est de « paraitre naturel » sur une image figé dans le temps. L’image photomaton est tout sauf naturelle.

Pour arriver à être soi sur une photo, c’est avant tout une question d’état d’esprit. Comment être à l’aise devant l’appareil photo ?

Trouver le bon Mindset pour sa séance photo

Beaucoup de monde est assez réticent à l’idée de se faire prendre en photo, et ce, même si c’est votre conjoint qui le fait. « Stressant » est le mot qui revient souvent. Pourquoi ?

Dans le chapitre qui vient, je vais parler de « séance photo » en tant que moment où vous arrêtez tout pour être pris en photo. Ce n’est pas forcément avec un photographe pro dans un studio, mais c’est juste un moment ou vous allez « poser » devant un appareil photo tenu par qui vous voulez.

Comprendre la raison qui vous crispe devant l’appareil photo

Si vous appréhendez la séance photo, il y a peut-être une de ces raisons là qui vous tourmente :

  • Vous avez peur de diffuser une image que vous n’aimez pas
  • Vous avez peur de mettre une photo qui ne vous ressemble pas
  • Vous avez peur de diffuser une image que les autres jugeront risible
  • Vous avez peur de ne pas plaire à tout le monde
  • Vous vous dites que si jamais vous publiez une photo, les gens ne vous apprécieront pas…
  • Vous avez peur… Vous n’aimez pas…

On ressent une expression de peur face à quelque chose qu’on ne maitrise pas. C’est très inconfortable. Presque un danger !

Pendant la séance photo, vous êtes mal l’aise et votre corps se met naturellement et sans réfléchir en position de défense. Vous repliez les épaules pour être prêt à encaisser le coup ! Vous serrez les dents car ça va faire mal ! Vous transpirez car le taux d’adrénaline augmente devant le danger imminent. Plus vite ça se termine, et mieux ça vaut.

Inconsciemment, votre corps passe en mode défense, prêt à utiliser toutes vos ressources physiques pour sortir d’un danger. Si je grossis encore le trait, vous avez presque l’impression d’être dans une cage avec un lion. Plus vite je sors et plus vite je suis en sécurité !

On parle d’être mal à l’aise, de peur, de danger. Mais quel est objectivement le danger ? Pourquoi se met on dans cet état là ?

La vraie raison est inconsciente !

Tout ce qui est décrit là n’est pas de votre faute ! C’est juste l’évolution qui veut ça. Notre cerveau qui est une machine incroyable fait absolument tout pour nous préserver des dangers et nous garder en vie. Et il fait ça de manière inconsciente et permanente. Il cherche les menaces partout et tout le temps.
Il fait ça depuis des centaines de milliers d’années, et jusqu’à maintenant, le résultat à plutôt été bon car l’espèce humaine à réussie à traverser les ages. Le seul hic, c’est que depuis quelques centaines d’années, il n’y a plus vraiment de gros « danger ». Pour bien comprendre ce qui nous arrive, remontons un peu à l’époque où nous vivions dans l’environnement hostile de la préhistoire.

Sur la fin de l’époque préhistorique, (avant -20.000 ans), les humains vivent et chassent en petit groupe. Ils survivent grâce au groupe. La socialisation et la cohésion est notre vraie force. Seul nous ne pouvons pas survivre. En groupe, en société, c’est la survie de l’espèce.
La conséquence directe est que si on est mis en marge du groupe ou chassé du groupe, c’est la mort à une brève échéance : Dévoré par un fauve ou incapable de survivre seul au froid ou à la faim.

Rester dans le groupe est une des clefs de la survie. Chassé du groupe, c’était la mort assurée.

Et ça, nous l’avons enregistré en mode « pilote automatique » inconscient dans une partie de notre cerveau appelé le cerveau « Reptilien ». Ce cerveau primitif réagit par instinct et réflexe pour nous protéger et nous empêcher de nous mettre en danger.

Quel est le rapport avec la séance photo ?

Inconsciemment, le cerveau reptilien vous envoie le message inconscient suivant : « Si tu publies une mauvaise photo, tu vas allez donner une mauvaise image et tu seras banni du groupe ». Il vous dit « sort de cette situation au plus vite, tu es en train de te mettre en danger ».

Ne pas trop se prendre au sérieux… il n’y a pas de danger

j’ai plein de bonnes nouvelles pour vous !

Nous ne sommes plus à la préhistoire. Il n’y a plus de fauve. Vous n’êtes pas en « danger » d’être exclu du groupe. Avoir conscience que notre cerveau reptilien essaie par tout les moyens de nous protéger d’un danger qui n’existe plus est le début de l’apaisement.

Oui mais moi, je ne m’aime pas sur les photos !

Si on avait une baguette magique, on transformerait tous notre corps. Plus grand ici, plus mince là. Un nez plus comme-ci ou des yeux moins comme ça. Tous…

Une question simple : est-ce que vous connaissez des gens qui vous apprécient « juste comme vous êtes ? »

  • oui ! vous prenez plaisir à les voir et ils prennent plaisir à vous voir.

Une autre question simple : est-ce que vous connaissez des gens que vous ne supportez pas ?

  • oui.. il y en a aussi. Vous faites ce que vous pouvez pour les éviter, et vous faites avec quand vous n’avez pas le choix.

Le constat est simple : On ne peut pas plaire à tout le monde : il y aura toujours des gens qui vous apprécieront comme vous êtes et d’autres qui ne vous apprécieront jamais.

Est-ce un problème de ne pas plaire à tout le monde ?

Est-ce grave de ne pas plaire à tout le monde ? Franchement, imaginons une seconde que vous plaisiez à TOUT le monde, tout le monde souhaiterai vous voir. Tout le monde voudrait discuter avec vous. Tous, oui tous… Et vous verriez défiler tout le monde, y compris ce que vous n’appréciez pas du tout… Vous ne les appréciez pas mais ils veulent vous voir quand même…

Croyez vous que ce soit vivable ? Non bien entendu.

Finalement, on ne peut pas plaire à tout le monde, et c’est tant mieux !

portrait

Maintenant qu’on a posé la base, on va regarder ce qu’il faut faire pour que vous fassiez une photo qui vous plaise et qui plaise aux gens avec qui vous voulez collaborer.

La photo qui va vous plaire est une photo où vous êtes naturel(le), Ressemblant(e), où vous donnez confiance et envie aux autres de rentrer en contact avec vous. Et si cette photo ne plait pas à tout le monde, tant mieux !

Portrait en lumière naturelle proche d’une fenêtre, avec une feuille de papier blanche comme réflecteur à gauche

Comment faire la photo qui va vous plaire ?

Pour arriver à faire la photo qui vous plaise et vous ressemble, il faut garder en tête les 2 idées évoquées précédemment :

  • Vous ne devez pas être crispé devant l’appareil (voir « mindset de la séance ») en se détendant face à l’absence totale de danger.
  • Vous ne vous mettez pas la pression pour plaire à tout le monde sur la photo, c’est impossible

Je rajoute une petite chose :

  • si c’est avec votre conjoint, un ami, que vous faites les photos (si la séance n’est pas payante) , et bien pas de pression non plus ! Dans le cas ou aucune des images ne sont pas bien, ça ne vous coute pas plus qu’un peu de temps. Donc pas de pression, ne vous mettez pas la pression du résultat !
  • si c’est un photographe professionnel, c’est son métier d’arriver vous rendre naturel(le) et capter votre personnalité. Forcément, il vous sortira des images sympa. Donc, une fois de plus, pas de pression !

La clef est donc ici : Une fois qu’on a évacué (1) la pression du résultat,(2) la crainte de ne pas plaire à tout le monde, (3) et la peur instinctive de la séance photo, je vous assure que les photos seront naturelles et ressemblantes.

Pensez y pendant la séance ! si l’inconfort revient, pensez y.

Pas de danger, Pas de pression, ne pas plaire à tout le monde.

Pierre | Studio 5 Cercles

La technique

Faire une photo ressemblante ne dépend pas de l’appareil photo qu’on tient dans les mains ou de la quantité Megapixel du capteur de l’appareil. Non, c’est avant tout une question d’état d’esprit. Il y a quand même des astuces techniques pour arriver à faire quelque chose qui soit regardable « techniquement » car une photo floue reste une photo ratée (dans notre cas), même si vous étiez super naturel !

Ne pas se figer

Une des première astuce que vous devez avoir en tête (après vous détendre) c’est de ne pas vous figer devant l’appareil. En effet, dans la vie, on bouge tout le temps. Nos expression apparaissent et disparaissent très rapidement. Il est illusoire de vouloir rester dans une de ces expressions, car vous allez réfléchir à « comment il faudrait être » et vous ne serez pas naturel.
L’astuce est donc de discuter avec le photographe. Un peu comme si vous discutez avec un amis qui est « en train de finir un truc ». Ok, la personne qui est devant vous va vous demander d’avancer un peu, de vous tourner un peu, de regarder par ici ou par là. Mais pour paraitre naturel sur vos images, le plus simple est de ne pas y penser. Et pour ce faire, le moyen le plus simple et de discuter.

Celui qui vous prend en photo va saisir et figer des expressions tout en conversant. Certaines seront bien, d’autres seront mauvaises. Vous balancerez directement les mauvaises et ça n’ira pas plus loin que ça.

Quelle pause, quelle attitude devant l’objectif ?

posture trop raide

Même si vous n’allez pas vous figer et pauser en mode « photo d’identité », vous n’allez pas rester planté droit comme un piquet, les bras ballants ! Personne n’est comme ça dans la vie ! Pourquoi le seriez vous a ce moment là ?

Les « bras ballants » donnent une impression de « je ne sais pas ce que je dois faire »

Vous pouvez vous tenir debout, tourné de 3/4, la tête regardant le photographe encore une fois sans regarder de face.

Un truc que j’utilise avec les gens que je photographie est de leur demander de regarder en face d’eux, en fermant les yeux et en pensant à un lieux où ils sont allés pendant les dernières vacances. On pense le lieu, on se souvient des bons moments et on sourit. Je leur demande ensuite de tourner légèrement la tête vers moi et d’ouvrir les yeux. Pendant une petite seconde, ils sont encore en vacances avec un sourire de vacances et la photo est magique !

Et que faire avec les mains ? Ce qui est sûr, c’est que les bras ballants le long du corps fait assez anti-naturel avec une expression de « je ne sais pas ce que je dois faire » et pour un profil professionnel, c’est une autre attitude qu’on veut faire passer. Essayez donc plusieurs choses en fonction de votre personnalité. Bras croisés ? Main dans les poches ? Une main poche avant, une main poche arrière…

Il est essentiel d’occuper les mains de votre sujet

Si c’est vous qui êtes derrière l’appareil photo, il va falloir donner des instructions claires à votre sujet en fonction de ce que vous voyez à l’écran. « Regarde moi dans les yeux », « Tourne légèrement vers la droite » , « Tourne encore un peu ». Il faut guider le sujet calmement et tranquillement. Là aussi, pas de pression, si l’attitude n’est pas bonne, on la refait.

Un truc pas mal aussi est d’avoir en main un outil que vous utilisez au quotidien. Pour moi, ce serait un appareil photo ou un ordinateur. Vous, si c’est un bloc-notes ou un stéthoscope, allez-y ! Et si c’est un casque de chantier, c’est bon aussi !

il est plus facile d’être naturel avec des objets en main

Notez que si vous faites appel à un pro, c’est lui qui vous guidera. Vous n’aurez pas à penser à tout cela.

Le cadrage est important

Vous êtes dans le bon état d’esprit, détendu, naturel. De votre côté, on est bon ! Maintenant, du côté de l’appareil photo, outre le fait d’appuyer sur le bouton, il va falloir soigner le cadrage. Et ça, c’est le job du photographe, pro ou pas. Ni le sujet, ni l’automatisme de l’appareil peut remplacer la personne qui cadre.

Si c’est vous qui faites les photos pour quelqu’un, vous allez donc devoir surveiller le cadre dans lequel se trouve votre sujet et prêter aussi attention à l’arrière plan.

Commençons par le cadrage du sujet. l’objectif est de voir le sujet, son expression, ses yeux. Donc, dans le cadre, on doit vraiment voir le sujet. Le plan idéal est un plan type buste. Vous pouvez cadrer plus serré, mais évitez de cadrer trop large.

Évitez de centrer totalement le visage du sujet. Un petit décalage pour laisser un peu de place devant le regard est bienvenue. Inutile non plus de laisser trop d’espace au dessus de la tête.
Certains appareils permettent d’afficher une grille des 1/3 (tiers) pendant la prise de vue. Ce n’est pas obligatoire, mais vous pouvez vous en servir pour caler par exemple les yeux du sujet dessus. Le rendu est tout de suite plus agréable.

Exemple de 2 erreurs : centrer la tête + un arrière plan gênant.

Dans Linkedin, les photos de profil sont affichés à gauche (du moins en ce moment). Il est bienvenue de prendre la photo donc avec un regard qui part en direction de la droite. Si la photo a été faite du mauvais côté, vous pourrez la retourner (effet miroir) sur un ordinateur. (facile et possible s’il n’y à pas d’inscription sur vos vêtements sinon, l’écriture sera « comme dans un miroir)

Le fond est aussi important que le cadre

Enfin, le fond de l’image doit être le plus neutre ou uniforme possible. Exemple de ce qu’il ne faut éviter : poser devant grillage ou une grille : Effet Zoo garanti !

Pour avoir un fond uniforme, vous pouvez vous placer devant un mur peint en blanc par exemple. Une distance d’un mètre est bien car les ombres sur le mur seront moins marquées. A vous de tester sur place !

A gauche, le dos est collé au mur, l’ombre est visible.
A droite, je suis à 1m du mur.

La vraie différence entre un appareil photo associé à une bonne optique et un smartphone intervient vraiment ici : un appareil photo et son optique arriveront à générer un très beau flou d’arrière plan naturel en jouant sur l’ouverture du diaphragme. Plus il est ouvert, plus le fond se détachera du sujet. Il y a d’autres paramètres (distance et focale), mais on ne va pas tout détailler ici car il faudrait bien plus d’un article.

Si vous êtes avec un smartphone, il existe des programmes qui floutent l’arrière plan. C’est à tenter éventuellement car les qualités sont variables : parfois bluffant et parfois franchement artificiel. Le plus simple reste encore de choisir un fond neutre et lisse comme un simple mur.

La lumière

Il y a tant a dire sur la lumière… mais je dois vraiment faire un condensé pour vous donner les astuces les plus importantes.

Comment éclairer le sujet ?

Le principal souci de la lumière, quand elle est absente, est que la photo est impossible. Voilà la porte ouverte est enfoncée. Pas de lumière, pas de photo, vous perdrez votre temps s’il fait trop sombre.

L’autre principal souci de la lumière, c’est que quand elle est présente et qu’elle provient d’une source lumineuse très ponctuelle (le soleil en direct dans le ciel un jour de ciel bleu, l’ampoule sans abat-jour) les ombres seront très marquées.

Il va falloir se débrouiller pour que la surface lumineuse qui nous éclaire soit la plus grande possible.

Les photos en extérieur

C’est ce qui est le plus facile (surtout pour les smartphones). En extérieur, évitez la lumière directe du soleil dans la figure. Outre, les ombres, votre sujet va grimacer. Préférez prendre les photos dans un endroit ombragé. Il n’y aura pas d’ombre franche sur le visage.

Les photos en intérieur

Si vous êtes en intérieur, plusieurs options :

  • Si vous avez des abat-jour de lumière qui ont un bon diffuseur, vous pouvez utiliser la lumière d’une / des ampoules.
  • Si vous ampoules sont « nues » et que les ombres sur le visage sont trop marquées, vous pouvez utiliser la lumière naturelle d’une fenêtre. A condition d’éviter une fenêtre dont le soleil traverse en direct sinon, on se retrouve comme en extérieur.
  • Évitez si possible le flash qui vient directement de votre appareil : le rendu fait très souvent un visage brulé par le flash et un fond sombre.
portrait

Exemple de portrait pris en intérieur devant une fenêtre.

Avantage de la fenêtre :

  • le sujet est exposé avec une lumière douce
  • le fond de votre appartement apparait dans le noir. C’est parfait pour isoler la personne dans la photo.

Inconvénient de cette photo est que la partie gauche du sujet est trop sombre. Il aurait été bienvenue de placer un réflecteur (une simple feuille de papier blanc peut faire l’affaire) à gauche du sujet pour renvoyer une partie de la lumière venant de la droite.

L’image aurait ainsi été plus équilibrée mais le fond toujours aussi sombre

Il va falloir dans tous les cas que vous testiez !

Abat-jour en papier simple et très peu cher qui diffuse bien la lumière de l’ampoule

La couleur de la lumière et la balance des blancs

Un dernier piège de la lumière est la teinte que peut prendre la photo si la balance des blancs est mal faite. En quelque mots, la lumière du soleil et la lumière des ampoules (néon, led type chaude, led type froide, fluo-compact, halogène…) ne donnent pas le même rendu de couleur dans les photos. Le blanc n’apparait pas blanc. Notre cerveau compense ce phénomène et nous n’y prêtons pas attention dans la vie de tout les jours.

En effet, certaines lampes vont faire apparaitre les couleurs blanches avec un rendu plutôt Bleu, d’autres auront un rendu plutôt rouge. Lors de la prise de vue, les capteurs photo sont très sensible à ce phénomène alors que nous n’y faisons pas attention .

Donc, quand vous ferez vos photos, contrôlez bien que la fonction « balance des blancs » qui est généralement réglée sur « automatique » fait bien son job. Il ne doit pas y avoir de rendu rougeâtre ou bleuâtre. Pour le contrôler, juger simplement si les couleurs à l’écran de votre smartphone sont correctes.
Si vous sentez que ça ne se passe pas très bien, passez votre smartphone en réglage balance des blancs manuel et réglez la tonalité.

A gauche la balance des blancs est très mal réglée lors de la prise de vue. A droite, la balance est correcte, le blanc est « blanc ».

Entre les 2 photos, la lumière n’a pas changée. C’est le réglage de l’appareil photo qui est passé du mode « lumière du jour » à « intérieur LED »

Astuce : une simple feuille de papier blanche que le sujet tient devant lui vous donnera tout de suite l’indication si la balance des blancs est correcte ou pas.

Recommandation superflue

on va faire simple : on évite les filtres de snapshat et autre trucs « Fun » avec les fleurs, les étoiles… c’est rigolo sur Snap, mais c’est franchement pas l’endroit.

Quel matériel est totalement indispensable ?

C’est une des bonne nouvelle : vous n’avez pas besoin d’investir un bras dans un appareil photo dernier modèle.

Pour cette discipline, un smartphone suffit, pourvu qu’il y ait de la lumière et un fond neutre. En effet, l’avantage d’un appareil photo associé à une bonne optique se verra dans des conditions où la lumière est plus faible et le fond moins uniforme.

Un réflecteur pour égaliser la lumière du visage du sujet peut être sympa ; Encore une fois, pas besoin de matériel compliqué car le but est d’avoir une surface blanche qui va renvoyer un peu de lumière sur le sujet. Une feuille de papier blanche ou un morceau de polystyrène blanc feront très bien l’affaire !

Conclusion :

Cet article très dense vous résume les étapes principales et vous donne quelques astuces pour arriver a faire des portraits professionnels ressemblants. Notez que la plupart des astuces ci dessus fonctionnent pour des portraits de famille.

J’espère qu’il vous aidera a franchir la réticence que vous avez peut-être avec une séance de photo. Il vous indiquera aussi comment faire si vous êtes à la place du photographe.

Enfin, si vous êtes dans la région de Toulouse, je me ferai une joie de vous rencontrer pour réaliser vos images si vous en avez besoin.

En attendant, je vais mettre à jour ma photo de profil Linkedin à avec celle ci que je trouve ressemblante.

Pour les coulisses de cette image, c’est Agnès, ma femme qui a fait cette photo. Elle n’est pas photographe et n’aime pas trop l’exercice de prendre des photos ou d’être prise en photo.

Nous avons seulement appliqué les conseils ci dessus.

  • Concernant le matériel utilisé , C’est un appareil photo Lumix S5 avec un objectif 50mm.
  • La lumière principale est naturelle et provient de la fenêtre d’à côté. Nous avons aussi allumé les 2 lampes pour homogénéiser l’éclairage
  • La balance des blancs a été réglée sur la surface blanche du mur.
  • je suis à 1 mètre du mur
  • La photo a été prise à 1/60 s à f2.8 (rien d’exceptionnel !)
  • La séance a durée 30 minutes, pas plus.

Au vu des réglages, vous pouvez constater que pour réaliser cette image, il n’y a pas de matériel compliqué. Si nous avons utilisé l’appareil photo par commodité, l’image aurait été très similaire avec un smartphone.

Dites moi en commentaire ce qui vous bloque le plus dans une séance de photo, j’y répondrai avec grand plaisir.

A bientôt.

Pierre

Comment faire un portrait efficace pour Linkedin ou son CV Lire la suite »

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